lundi 11 mai 2015

Nike TN Lundi, par la grace d’une journée marathon à La Havane

?Que la France soit la première, c'est sa vocation.? Fran?ois Hollande savoure son coup diplomatique. Lundi, par la grace d'une journée marathon à La Havane, il devient donc le premier chef d'Etat occidental à se rendre dans l'?le de Fidel Castro depuis la révolution. Bien décidé à jouer les traits d'union entre les Etats-Unis, les pays des Cara?bes et d'Amérique Latine et l'Europe dans la région, un peu délaissée par la France sur fond de guerre en Syrie et de Nike tn requin crise ukrainienne. Certes, Washington a fait le premier pas en annon?ant le rétablissement de relations diplomatiques avec Cuba en décembre dernier, mettant fin à une guerre tropicale de plus de cinquante ans. Mais le voyage officiel du président fran?ais, qui veut parler d'histoire, de culture et de business offre une palette diplomatique très large dans l'espoir que Cuba ne retombe pas dans l'orbite américaine, comme ce fut le cas des années 30 aux flamboyantes fifties. Entre casinos, jet-set et mafia, le tout sous la férule du dictateur Battista. ?Il faut faire très attention, les Cubains ne veulent pas redevenir un palais des réjouissances des Etats-Unis. Ils veulent être respectés, ils veulent un développement équilibré, faire - non pas un bond en avant ce serait connoté - mais un pas en avant?, explique Fran?ois Hollande juste Air Jordan avant son départ de la Guadeloupe, dernière étape de sa tournée dans les Antilles fran?aises où il a récolté de sérieux coups de soleil. BéTONNER LES POSITIONS DES ENTREPRISES FRAN?AISES Pour cela, la France a un atout : elle a toujours reconnu Cuba et s'est démenée auprès de ses partenaires européens pour assouplir les mesures de restriction commerciale dès le premiers signaux d'ouverture envoyés par le régime castriste. ?La France doit accompagner le développement de Cuba, qu'elle soit la première c'est sa vocation. Première de l'Europe et des pays occidentaux. Première à pouvoir dire aux Cubains que nous sommes à leurs c?tés?, souligne le chef de l'Etat, couvé du regard par l'ancien président du Sénat, Jean-Pierre Bel, son émissaire à La Havane. En retour, Paris mise sur la carte Cuba pour faire progresser les négociations Cheap Jordan Shoes sur le climat avec les autres pays d'Amérique latine, notamment le Vénézuéla. La délégation fran?aise en est persuadée : tout va aller ?vite, très très vite? sur l'?le. Avant que les autres pays européens ne rappliquent et surtout avant que les Etats-Unis ne lèvent l'embargo commercial, il faut bétonner les positions des entreprises fran?aises. La France est actuellement le 9e partenaire commercial, derrière le Canada, dont on croise des bus scolaires jaunes et noirs dans les rues, cadeau d'Ottawa, le Brésil, la Chine et les pays voisins des Cara?bes. Après l'effondrement de l'URSS, ayant perdu sa perfusion financière et commerciale, l'économie cubaine a dégringolé, au point que l'?le soit contrainte d'importer sucre et café. Président du groupe d'amitié France-Cuba, le député communiste André Chassaigne dresse la liste des besoins cubains : infrastructures de transports et de logistique (la SNCF, Air France et la CGA-CGM sont dans la délégation), batiment, tourisme et ?un grand enjeu : le développement du numérique? dans une ?le où internet n'existe pas encore, d'où la présence des huiles d'Orange aux c?tés du président. Pour l'instant, les exportations fran?aises ne dépassent pas les 300 millions, handicapées par les problèmes de garanties de paiement et d'énormes difficultés bancaires. ?Les banques fran?aises ont été refroidies par l'amende gigantesque infligée à BNP-Paribas, relate un parlementaire. Elles préfèrent attendre que l'embargo soit vraiment levé?. Pour un proche du chef de l'Etat, ?ce n'est pas tant le chiffre d'affaires que cette visite représente mais l'accès aux marchés latino-américains? qui compte. Membre d'une gauche qui a longtemps cru dans la révolution cubaine et au mythe d'une petite ?le qui résiste au Goliath américain, Fran?ois Hollande sait qu'il avance en terrain miné sur la question des droits de l'homme et des libertés publiques. Dans une lettre dévoilée dimanche, le président de Reporters sans frontières (RSF) a ressorti une tribune signée Fran?ois Hollande en 2003 lorsqu'il était à la tête du Parti socialiste. Quelques semaines après le ?printemps noir?, pendant lequel 75 dissidents furent arrêtés et condamnés, tout y passe dans sa description d'un régime dictatorial. ?On conna?t les ombres et les lumières du régime?, concède aujourd'hui le président pour qui les dérives sont cependant ?atténuées?. Lui qui ne se reconna?t aucune filiation politique avec le castrisme, Che Guevara et les luttes armées qui ont ensanglanté l'Amérique latine, prend soin de rappeler qu'il vient ?d'une génération pour qui la personnalité de Castro était regardée comme une figure d'émancipation?. En fin d'après-midi, il doit rencontrer l'homme fort de Cuba, Raul Castro. Poliment, les Fran?ais ont fait savoir qu'ils accepteraient de rencontrer son grand-frère Fidel, si le Lider Maximo le souhaitait. Ce qui reste hautement improbable et qui arrange les affaires de Hollande. Il n'aura pas à se justifier auprès d'une partie de son camp et des dissidents, dont nombre ont trouvé refuge en France. En matière de carte postale, une balade dans la vieille ville ou sur le Malecon, l'immense jetée qui ceint La Havane, fera tout aussi bien l'affaire.


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